Questions essentielles autour de l’ablution femme

L’ablution est une adoration très importante et très simple à pratiquer. Cela dit, se purifier avant la prière est plus complexe pour les femmes que pour les hommes car cela soulève des questions spécifiques, relatives à leur physiologie. Voyons ensemble quelques-unes de ces questions.

Ablution femme : Rappel et définition

L’ablution, El Woudou, est une adoration dont la validité et l’acceptation répondent à certains critères. C’est le fait de se laver certaines parties de son corps pour retrouver l’état de pureté rituelle lorsque l’on a été en état d’impuretés mineures. Il est alors obligatoire de retrouver son état de pureté rituelle avant d’accomplir un autre acte d’adoration.

Les actes nécessitant d’avoir les petites ablutions, pour les femmes comme pour les hommes, sont :

  • La prière
  • Le Tawaf (circumambulations autour de la Kaaba à La Mecque)
  • La lecture du Coran lorsque c’est un exemplaire en arabe (pas une traduction)

 Pour rappel, les fidèles doivent procéder ainsi pour se purifier :

1 L’intention

Il faut émettre l’intention en son for intérieur avant de faire l’ablution.

2 Réunir les conditions de validité de l’eau

L’eau utilisée pour faire el woudou doit être : claire, sans saveur, sans odeur, dans un récipient propre.

3 Main droite

Toujours commencer par le côté droit de son corps pour laver et renouveler l’étape avec le côté gauche.

4 Dire bismillah

Comme tout acte d’adoration ainsi que chaque action du quotidien, commencer ses ablutions en prononçant la formule « Au Nom d’Allah » :

BISMILLAH !

5 Les parties du corps à laver

Etape 1 – Se laver les mains 3 fois (la première fois, verser l’eau dans sa main droite sans tremper sa main dans le récipient puis puiser à l’intérieur si besoin)

Etape 2 – se laver la bouche 3 fois

Etape 3 – se laver le nez 3 fois

Etape 4 – se laver le visage 3 fois

Etape 5 – se laver de la main au bras droit jusqu’au coude en frottant, 3 fois. Puis, faire pareil avec le bras fois-ci 3 fois aussi

Etape 6 – passer ses mains (que l’on aura au préalable mouillées) sur toute sa chevelure jusqu’à la nuque, avec un geste de l’avant à l’arrière, 1 fois

Etape 7 – laver ses oreilles en passant bien ses doigts, de l’intérieur vers l’extérieur, la droite puis la gauche, 1 fois

Etape 8 – laver ses pieds jusqu’aux chevilles (droit puis gauche) 1 fois chacun

Terminer l’ablution par le témoignage de foi que l’on récite une fois :

Ash hadou an la illaha illa Lah, wa ash hadou ana Muhammadan RassoulaLah !

J’atteste qu’il n’existe aucune divinité en dehors d’Allah et je témoigne que Muhammad Sws est Son Messager !

Ablution femme : quelles questions se poser ?

Les questions que la femme doit se poser concernant son ablution sont en règle générale les mêmes que celles que l’homme se pose puisqu’elles sont relatives à la validité de l’ablution, comme par exemple la qualité de l’eau utilisée, l’intention préalable etc. Cela dit, la femme rencontre aussi des difficultés différentes de celles de l’homme, étant donné les bouleversements hormonaux que le corps féminin subit au quotidien.

Les questions que toute personne de confession musulmane doit se poser avant de refaire son ablution mineure :

  • Quelles sont les annulatifs des petites ablutions ?
  • Quelles sont les adorations qui nécessitent d’avoir l’ablution mineure ?
  • Comment faire les ablutions mineures étapes par étapes ?

Les questions particulières qu’une femme doit se poser sont :

  • Est-ce que j’ai eu des écoulements vaginaux qui pourraient invalider mon ablution ?
  • Les pertes blanches sont-elles najassa (impures) ?
  • Mes menstrues ont-elles cessé ? Et comment le reconnaître ?
  • Quand une femme doit-elle reprendre sa pratique de la prière lorsqu’elle a eu des saignements ?
  • Existe-t-il un type de saignement qui n’empêche pas de prier ou jeûner ?

Cas particuliers de l’ablution femme

 Nous savons que la femme musulmane et l’homme musulman sont égaux en droits et en devoirs. Pourtant, la femme musulmane rencontre des bouleversements physiologiques qui l’obligent à interrompre certaines de ses pratiques religieuses. En effet, toute acte d’obéissance à Allah azza wa jal est le même que ce soit pour l’homme ou la femme, mais, seules les spécificités liées à son corps féminin marquent l’obligation de l’arrêt de la prière, par exemple.

Cette obligation est conditionnée par le caractère impur du liquide (saignement) qui s’écoule de la femme, caractère impur décrété par le Seigneur des Mondes Lui-même dans le Coran. Et Allah sait mieux que quiconque ce qui est impur et ce qui ne l’est pas. Et nous ne savons que très peu.

 « Vous avez bel et bien disputé à propos d’une chose dont vous avez connaissance. Mais pourquoi disputez-vous des choses dont vous n’avez pas connaissance ? Or Allah sait, tandis que vous ne savez pas ».
هَٰٓأَنتُمْ هَٰٓؤُلَآءِ حَٰجَجْتُمْ فِيمَا لَكُم بِهِۦ عِلْمٌۭ فَلِمَ تُحَآجُّونَ فِيمَا لَيْسَ لَكُم بِهِۦ عِلْمٌۭ ۚ وَٱللَّهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ 
 » (verset 66 dans la sourate 3 LA FAMILLE D’IMRAN / AL-IMRAN)

De même, l’homme ne peut entrer en prière ou avancer une adoration comme le Tawaf, ou la lecture du Saint Coran s’il a eu un écoulement de liquide prostatique avant d’avoir procédé à un bain rituel (ghusul). Ainsi, la femme en période de règles (Haydh), ou de lochies après l’accouchement, ne peut pas non plus.

Ablution mineure de la femme et sa chevelure

La femme n’est pas tenue de dénouer ses cheveux pour faire les petites ablutions ou même les ablutions majeures après des rapports sexuels avec son époux. Elle peut passer sa main mouillée sur sa chevelure pour faire son ablution, et, pour le bain rituel, elle peut passer trois poignées d’eau sur ses cheveux encore attachés si elle a l’habitude de les tresser, par exemple, pour imprégner son cuir chevelu d’eau. Ainsi, elle se purifie sans difficulté, et sans enfreindre la loi islamique car la Tradition prophétique de notre Bien-aimé Mohamed, paix et salut sur lui, nous enseigne qu’il préconisait à notre Mère des Croyants Oum Salam, qu’Allah l’agrée, de verser 3 poignées d’eau sur sa tête dont les cheveux étaient noués pour qu’elle procède à son ghusl. Rapporté par Muslim.

Ce que l’on retient est donc l’essuyage pour l’ablution femme. Et le versement d’eau à trois reprises pour la purification rituelle complète.

Les autres types d’écoulement de sang, mis à part les menstrues, sont les lochies et les métrorragies qui sont soumis à des règles différents mais n’ont pas d’avis ou de jugements différents de la part des savants. Par exemple, si les lochies nécessitent l’ablution majeure avant que la femme ne retrouve l’état de pureté rituelle, des saignements anormaux comme ceux des métrorragies ne l’empêchent pas de prier ou de jeûner. Dans ce cas précis des métrorragies, que l’on ne peut aborder rapidement ici, le lavage qui est requis est l’ablution mineure femme, et ce, avant chaque prière, ainsi qu’au changement de ses protections vestimentaires.