La Hijama : qu’est-ce que c’est ?
La hijama : une méthode thérapeutique ancestrale aux multiples bienfaits
Le mot hijama provient de l’arabe et signifie littéralement «aspiration» ou «succion». Cette technique, également connue sous le nom de cupping therapy, est une méthode thérapeutique ancestrale utilisée depuis des millénaires dans différentes cultures et formes de médecine traditionnelle.
Comment se pratique-t-elle en islam ? Quels sont les bienfaits et les dangers de cette pratique musulmane recommandée dans la Tradition prophétique ? Cet article traitera de tous ces sujets importants à savoir avant de se lancer dans une hijama près de chez vous afin de se soigner.
Hijama en arabe : définition et sens du terme
Le mot hijama vient du mot arabe hijm désignant l’acte de succion du bébé lors de l’allaitement. Tirant son origine dans l’action de têter, ou sucer le lait, la hijama consiste donc en l’extraction de sang du corps humain par un système de ventouse en verre ou en plastique que nous expliquerons plus bas dans cet article.
En arabe, grâce à ce verbe حجم on comprend ainsi que Al-Hijâmah est la technique utilisée pour soigner par la saignée. Al-Hâjjam ou Hâjim est, quant à lui, le professionnel pratiquant cette technique de soin.
Al-Mihjam ou Al-Mihjaman, est l’appareil dont le professionnel se sert pour cette technique (nous y reviendrons) et enfin, Al-Mahjûm est la personne qui fait pratiquer sur lui ce soin appelé « la hijama ».
Hijama dans la Sunnah
D’après Ibn Abbas (qu’Allah les agrée), le Prophète (ﷺ) a dit : « La guérison se trouve dans trois choses : l’incision de celui qui fait la hijama, une gorgée de miel ou une cautérisation par le feu et j’interdis à ma communauté la cautérisation ».
Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°5681
Hijama : Comment cela se pratique ?
La hijama consiste en l’extraction de sang après incision de la peau, minutieusement désinfectée, puis en l’application de ventouses, sur cette peau incisée en des points spécifiques du corps où la personne ressent de la douleur. Cette pratique stimule la circulation sanguine et lymphatique, soulage les douleurs et renforce le système immunitaire. Elle peut être pratiquée de deux manières distinctes : la hijama sèche et la hijama traditionnelle (ou humide).
Il est recommandé que le malade puisse être en état de jeûne lors de la hijama. Cela est plus profitable et activerait la mémoire et l’apprentissage.
Hijama sèche
La hijama sèche est la forme la plus simple de cette méthode thérapeutique. Elle consiste à poser des ventouses sur la peau sans réaliser d’incisions. Les ventouses sont chauffées et placées sur la zone du corps à traiter, créant ainsi une dépression qui permet d’aspirer la peau et de stimuler la circulation sanguine. Aucun sang ne s’écoule.
C’est en France la seule technique de Hijama dont la pratique est strictement réservée aux professionnels de la santé, comme le kine, l’infirmière et le médecin dans leurs cabinets.
Hijama traditionnelle
La hijama traditionnelle, quant à elle, implique de réaliser de légères incisions sur l’épiderme avant d’appliquer les cups (ventouses en anglais). Cette technique permet d’éliminer les substances nocives et toxiques présentes dans le sang grâce à un flux sanguin plus important. Ce processus encourage également la production de nouvelles cellules sanguines et favorise la guérison.
Quels sont les bienfaits de la hijama selon les hadiths ?
Dans la médecine prophétique, la hijama est considérée comme une pratique bénéfique pour la santé. Plusieurs hadiths authentiques du Prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui) mentionnent les bienfaits de cette technique :
- Le Prophète a dit : « La meilleure des médecines est la hijama» (rapporté par Bukhari)
- Il a également affirmé : « Il n’y a pas de remède meilleur que la hijama pour soulager les douleurs » (rapporté par Ibn Majah)
- Selon un autre hadith, le Prophète recommandait de pratiquer la hijama pour traiter diverses maladies et troubles de santé, tels que les maux de tête, les problèmes articulaires ou encore les troubles digestifs (rapporté par Ahmad et Tirmidhi).
Ces hadiths témoignent de l’importance accordée à la hijama dans la médecine prophétique et de ses nombreux bienfaits pour la santé.
Où se pratique la hijama et comment apprendre cette méthode thérapeutique ?
Aujourd’hui, la hijama est pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde, notamment dans les pays musulmans où elle fait partie intégrante de la médecine traditionnelle. De plus en plus de centres de soins et de formation proposent des séances de hijama ainsi que des cours pour apprendre cette technique.
Les mérites d’apprendre la hijama sont nombreux : en plus de ses bienfaits pour la santé, cette pratique permet de développer sa connaissance du corps humain et de se familiariser avec les principes de base de la médecine prophétique. C’est également une excellente occasion de suivre une recommandation de notre bien-aimé et de perpétuer une tradition ancestrale, source de tant de bénédictions.
La hijama comme traitement pour diverses maladies
Grâce à ses multiples bienfaits et à la stimulation qu’elle procure au système immunitaire, la hijama est utilisée pour traiter un grand nombre de maladies et troubles de santé :
- Douleurs musculaires et articulaires : la hijama soulage efficacement les tensions et les douleurs liées aux problèmes musculaires et articulaires, tout en favorisant la récupération sportive.
- Troubles digestifs : en stimulant la circulation sanguine, la hijama aide à réguler le fonctionnement du système digestif et à prévenir ou soulager les troubles associés.
- Système immunitaire : la hijama renforce les défenses naturelles de l’organisme et aide à lutter contre les infections, les virus et les maladies auto-immunes.
- Détente et relaxation : en libérant les toxines et en améliorant la circulation sanguine, la hijama procure une sensation de bien-être général qui contribue à réduire le stress et l’anxiété.
Hijama : précautions et personnes à risque
Même si la hijama est une technique de soin reconnue par les études scientifiques et préconisée par les professionnels de la santé aujourd’hui, elle ne reste pas moins sujette à certaines exceptions.
Les personnes fragiles comme les enfants, les femmes enceintes et les personnes agées, ainsi que certaines personnes malades comme les diabétiques (ayant des difficultés à cicatriser), ne devraient pas utiliser la hijama sauf cas exceptionnels, avec l’accord de leur médecin et sous la surveillance d’un professionnel de confiance.
En effet, recourir à la hijama en étant conscients des risques encourus seraient selon l’avis de la majorité des savants considérés comme interdit, entraînant donc un péché pour lequel ils devront répondre devant Allah le Jour du Jugement Dernier.
« Et dépensez dans le sentier d’Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction. Et faites le bien. Car Allah aime les bienfaisants.
وَأَنفِقُوا۟ فِى سَبِيلِ ٱللَّهِ وَلَا تُلْقُوا۟ بِأَيْدِيكُمْ إِلَى ٱلتَّهْلُكَةِ ۛ وَأَحْسِنُوٓا۟ ۛ إِنَّ ٱللَّهَ يُحِبُّ ٱلْمُحْسِنِينَ » (verset 195 dans la sourate 2 LA VACHE / AL-BAQARA)
En conclusion, la hijama est une méthode thérapeutique ancestrale, recommandée par l’islam, qui offre de nombreux bienfaits pour la santé. Elle permet de stimuler le système immunitaire, d’éliminer les substances nocives et toxiques présentes dans le corps et de traiter diverses maladies et troubles de santé. Recommandée par le prophète de l’islam, paix et salut sur lui, elle constitue également un excellent moyen de soigner nos maux divers et ceux de nos proches tout en témoignant de notre attachement aux enseignements prophétiques.