Description de la sourate AL-MASAD / LES FIBRES
La sourate Al Masad, 111ème chapitre du Saint Coran est une sourate de révélation mecquoise. Elle fait partie des sourates les plus courtes et de celles constituant la dernière partie du Livre d'Allah, le Juz ‘Amma.
La sourate al-masad traite d’un ennemi du prophète Mohamed en particulier et de son épouse. Il s’agit d’Abou Lahab, son oncle. Aucune autre sourate du Saint Coran n’est entièrement et spécifiquement dédié à un ennemi de l’Islam en le citant. De la même manière qu’aucune autre animosité n’a égalé celle d’Abou Lahab et sa femme à la Mecque, la colère d’Allah est manifestée en leur réservant une sourate entière pour décrire leur châtiment.
Cette sourate 111 traite d’un jeune couple ennemi du prophète d’Allah et du châtiment qui leur est réservé auprès d’Allah. Abou Lahab et Oum Jamil, son épouse, venaient tous deux de 2 tribus puissantes différentes à la Mecque.
Qui était Abou Lahab ?
Dans sourate Al-Masad, l’oncle et le plus virulent des ennemis du prophète Mohamed, paix et salut sur lui, est cité par Le Très-Haut par son surnom et non son prénom. En effet, Abou Lahab est ce qu’on appelle en arabe une kounia(un surnom). Une kounia commence par Abou pour un homme, ce qui signifie « le père de », voulant aussi dire « celui qui (suivi d’un qualificatif) », et, par Oum voulant dire « la mère de » pour une femme.
C’était une tradition à l’époque répandue que d’être appelé par une kounia tout comme ‘Ali, qu’Allah l’agrée, était surnommé par notre cher prophète, paix et salut sur lui, « Abou Tourab » car il était souvent recouvert de poussière lorsqu’il était plus jeune.
Cet oncle, Abou Lahab, était un notable de la Mecque, riche et puissant, mais également très beau, d’où son surnom pouvant être traduit par « le père des flammes » ou « celui a la beauté flamboyante ».
Il était le trésorier de la Mecque et son vrai nom est Abdel ‘uzzah : littéralement le serviteur de uzzah qui est une idole de l’époque, très importante aux yeux des idolâtres. Allah ne l’interpelle pas par ce nom que ses parents lui ont donné, puisqu’il ne représente rien qu’une invention des hommes. Il n’y a de dieu Digne d’être adoré qu’Allah Lui-même. Il utilise donc son surnom qui représente cet homme à qui Il s’adresse, à Lui La Majesté et La Gloire, et renie les faux dieux comme ‘uzzah.
Abou Lahab venait de la tribu des Hachimi, d’où descend le prophète lui-même.
Qui était Oum Jamil ?
L’épouse d’Abou Lahab s’appelait de son vrai nom ‘Ourwa. Elle venait de la tribu des Oumeya, une autre riche et puissante tribu. Elle était jeune et très belle d’où sa kounia (son surnom) Oum Jamil, qui veut dire : « la mère de la beauté », ou « celle qui détient la beauté ».
Ce couple était un vicieux duo, entièrement dévoué à leur ambition de détruire Mohammed, paix et salut sur lui. L’épouse d’Abou Lahab avait pour habitude après la révélation de sortir parée de ses plus précieux colliers et jurait par eux qu’elle dédierait sa richesse à la destruction de Mohammed et de sa religion.
Elle était poète. Un jour, après la révélation de la sourate Al Masad, elle vint, très en colère, dans le but de se venger. Elle le chercha au milieu des Compagnons et demanda des explications quant à ces paroles qui l’humiliaient dans la sourate, la traitant de ramasseuse de bois. Elle se mit alors à proférer des vers de poésie insultantes à l’encontre du prophète.
En effet, la traduction du verset où elle est citée, dans une langue autre que l’arabe laisse à penser qu’elle était une porteuse du bois, sauf qu’il en est autrement. La terminaison du sujet dans l’écriture arabe est une Dhamma alors que dans le verset de la sourate Al Masad où Allah parle de l’épouse d’Abou Lahab, Allah montre Son mépris pour cette ennemie du prophète en lui utilisant une fatha, donnant à cette appellation de « porteuse de bois » une connotation dénigrante. Ce qu’il faut savoir c’est que c’est un terme à l’époque utilisé pour une catégorie d’esclaves dont le métier était de ramasser du bois. Son statut social et sa célébrité est donc mis à mal par une seule voyelle. En effet, dans la langue arabe, la fatha est utilisé pour soixante raisons dont l’une d’elles, ici, est l’insulte, le mépris.
Deux significations, selon les savants, à cette appellation. La première est qu’Allah démontre Son mépris pour elle en lui donnant un terme inapproprié à son rang social.
La deuxième est qu’en Enfer elle sera le combustible pour leur châtiment, à son mari et elle.
L’expression de leur animosité n’avait pas de limite. Abou Lahab était connu pour avoir l’habitude de réunir les excréments et viscères d’animaux morts pour les répandre sur le dos du noble Prophète Mohammed, paix et salut sur lui, en prosternations lorsqu’il priait dehors ou devant sa porte.
Abou Lahab, qui était non seulement son oncle mais aussi le beau-père de deux de ses filles (mariées à deux des fils d’Abou Lahab avant la révélation), alla jusqu’à salir tous les codes de respect, d’honneur et des liens de parenté. Sa haine n’avait aucune limite si ce n’est la peur du combat qui l’empêchait d’aller au front avec les autres ennemis de l’Islam. Il était d’ailleurs connu pour utiliser sa richesse pour payer des personnes afin d’aller se battre à sa place.
Lorsque la révélation eut lieu, Abou Lahab demanda à ses fils de divorcer les filles du prophète bien-aimé. L’un de ses fils, lorsqu’il ramena son épouse répudiée chez son noble père, cracha sur lui en la lui rendant. Par cet acte, leur famille voulait déshonorer le prophète d’Allah, l’humilier.
Offenser la personne du prophète ne suffisait pas, ils voulaient briser sa famille entière.
A ce moment, le prophète fit une invocation contre lui, celle d’être dévoré par un animal.
Abou Lahab fut pris de terreur à l’idée de perdre son fils. Et lors d’un déplacement dans le désert, voilà qu’Abou Lahab se mit à poster des gardes autour du campement de son fils. Quelque chose en lui le faisait craindre pour son fils, car intérieurement il savait que Mohammed, paix et salut sur lui, était un homme véridique. Au fond de lui, il savait que les paroles du prophète étaient toujours vraies.
Son fils, biensûr, fut dévoré par un lion dont personne n’avait entendu les pas en pleine nuit. Il s’introduit malgré les multiples gardes postés autour de sa tente et fut tué, comme l’avait prédit le prophète par sa doua.
Voilà quelques exemples qui démontrent pourquoi ce couple a eu droit à une sourate entière. Leur haut degré d’animosité leur vaut le droit d’être cité dans une sourate dans laquelle est annoncé leur haut degré de punition dans l’Audelà.
Quand le prophète Mohammed, paix et salut sur lui, invita les dirigeants de la Mecque pour leur annoncer le message divin, il fit preuve d’une grande hospitalité, malgré les hostilités de certains. Ces derniers, durant le repas, firent preuve de rudesse et se divertirent en faisant autant de bruit nécessaire pour ne pas laisser le prophète prendre la parole.
Le prophète, paix et salut sur lui, les convia une seconde fois, et, embarrassés, ils le laissèrent cette fois-ci parler. Abou Lahab après l’explication du prophète, demanda ce qu’il aurait à gagner s’il croyait au message d’Allah. Lorsque le prophète leur expliqua les principes d’égalité en islam et la récompense du Paradis pour toutes personnes qui croient sincèrement en Allah, à Son Messager, aux autres Messagers, aux Livres d’Allah, aux Anges, au Paradis et à l’Enfer, ainsi qu’au destin qu’il soit bon ou mauvais, Abou Lahab fut pris d’orgueil. Il maudit le prophète et sa religion, paix et salut d’Allah sur lui, avec la formule de demande de malédiction « Tabban li hadha din ! » « Que périsse cette religion ! ». Il refusait d’avoir le même statut que les autres habitants de la Mecque vis-à-vis de qui il s’estimait supérieur.
Lors d’un autre évènement, le prophète, paix et salut sur lui, voulut appeler au message d’Allah d’une manière connue des Mecquois. Ils avaient pour tradition lorsqu’un danger menaçait la Mecque de se poster sur un mont et de se mettre tout-nu pour appeler les gens et les avertir. Cet acte attirait de lui-même les habitants, qui reconnaissaient l’imminence d’un danger, et se mettaient à écouter.
Un jour, le prophète, paix et salut sur lui, sans se mettre tout-nu, se positionna tout en haut du même mont et appela les gens à l’Islam. Ayant reconnu la tradition, Abou Lahab s’agglutina avec les autres, croyant être avertis d’un potentiel danger, et se mit à écouter le sermon du prophète qu’ils savaient tous honnête et véridique. A la fin de la prise de parole du prophète, son ennemi juré s’écria :
« Tabban laka ! » : « Puisses-tu périr, est-ce pour ça que tu nous as réunis ? ».
Les savants ont soulevé que c’est pour cela qu’Allah dans la sourate Al Masad l’a maudit deux fois dans le même verset, pour se venger des deux fois où Abou Lahab a osé maudire le prophète, et quel pire châtiment que d’être maudit par Allah Lui-même ?!
Tabat est le féminin de la forme verbale Tab, le verbe périr, maudire. Le féminin est employé ici car les membres qui se trouvent en double dans le corps humain sont considérés dans la langue arabe comme féminins. C’est aussi un verbe utilisé au passé pour exprimer que la sentence a déjà été décrétée ; que c’est quelque chose pour lequel il n’y a pas de doute : Ses deux mains vont périr en Enfer.
Le verbe Tab en arabe désigne une destruction lente.
C’est aussi employé dans la poésie arabe pour parler de la vieillesse qui est un chemin souvent lent vers la mort.
Abou Lahab essayait par tous les moyens de détruire et faire taire le prophète d’Allah mais ce qu’il faisait de ses deux mains ne faisait que l’emmener doucement à sa propre perte.
Dans la poésie classique arabe, la main droite est celle qui frappe, et la gauche est celle qui se défend. Or, Abou Lahab utilisait les deux pour ramasser des pierres et frapper le noble prophète, paix et salut d’Allah soient sur lui. Ses deux mains seront donc détruites pour ce qu’il lui a causé comme peine, humiliation et douleurs.
Allah a fait périr Abou Lahab sur Terre avant l’Audelà en lui retirant les deux choses qui constituaient sa renommée, et sa fierté : la richesse et sa beauté.
Il mourut d’une affreuse mort lente puisqu’il fut atteint d’une maladie de la peau si contagieuse qu’il contamina ses proches et que ceux qui durent l’enterrer se protégèrent en construisant un plateau de bois pour soulever sa dépouille sans avoir à le toucher et le jeter dans une fosse loin de la ville.
Qu’Allah nous préserve de la mécréance, de l’associationnisme petit ou grand, et d’une telle fin. Amin
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1 Tabbat Yadā 'Abī Lahabin Wa Tabba
2 Mā 'Aghná `Anhu Māluhu Wa Mā Kasaba
3 Sayaşlá Nārāan Dhāta Lahabin
4 Wa Amra'atuhu Ĥammālata Al-Ĥaţabi
5 Fī Jīdihā Ĥablun Min Masadin