Description de la sourate AL-FAJR / L'AUBE
Al Fajr, 89ème sourate du Saint Coran, est composée de 30 versets. Elle nous invite à nous rappeler des peuples anciens pour une introspection. Cette sourate nous exhorte ainsi à réfléchir, méditer, et, a comme thèmes principaux l’adoration d’Allah, et la purification de notre rapport à Lui et aux autres. Est également mentionné l’éloignement des défauts de certaines personnes qui ont été détruits avant nous dont le point commun est l’orgueil qui mène inéluctablement à l’échec d’une civilisation.
La sourate Al Fajr commence par une série de serments qu’Allah emploie pour retenir l’attention du récepteur du message. Qu’il lise ou entende ces versets, tout fidèle peut se sentir concerné par la Parole d’Allah.
Le repos éternel est le résultat d’une vie menée à rechercher la satisfaction d’Allah à travers la réflexion, la purification de son âme et l’adoration sincère.
Au contraire une vie de distraction, sans se préserver des maladies du cœur qui nous font fuir l’orphelin, le nécessiteux et nous conduisent au matérialisme, nous amène à notre propre perte.
Le mot Al Fajr, par lequel Allah jure, signifie l’aube mais aussi l’ouverture. Allah ouvre la nuit pour laisser apparaître le matin qui se lève. C’est une incitation à se rappeler que ce moment est le plus propice au rappel d’Allah. C’est le moment de la prière de l’aube mais aussi de la réflexion, de la méditation sur la Création d’Allah.
Allah jure beaucoup par le temps de multiples manières dans le Saint Coran. Comme pour nous dire de saisir l’opportunité d’œuvrer pendant qu’il est encore possible.
Al Fajr n’est pas vraiment le matin. Il n’est pas encore là mais il se lève. Une incitation à se remémorer le jour de la Résurrection où nous serons tous debout devant notre Seigneur. Ce Jour-là n’est pas encore et pourtant l’on s’y prépare déjà.
C’est aussi la vie qui reprend son cours dès le réveil. Un appel à l’optimisme.
L’opinion des savants s’est divisée en deux parties concernant ces dix nuits (non précisées par Le Tout-Miséricordieux) par lesquelles Allah jure : ceux qui considèrent que ce sont les dix dernières nuits du Ramadhan, et ceux qui estiment que ce sont les dix premières nuits du mois de Dhul Hijja.
Ce sont deux opinions de valeur et chacune des périodes citées sont remplies de bienfaits pour le croyant. Dans les dix dernières nuits de Ramadhan se trouve la nuit Al Qadar, Nuit du Destin, et, les premières nuits de Dhul Hijja (période du Hajj) qui renferment deux jours de grande valeur : le neuvième jour qui est celui de Arafat et le dixième jour qui est celui du sacrifice (Aid Al Adha).
Allah ne précise pas quelles sont ces dix nuits, comme pour laisser une porte ouverte à la réflexion, et à la positivité pour avancer en bonnes œuvres.
Le Chaf’ (pair) et le Witr (impair) sont interprétés de manières différentes et ont plusieurs sens. Ce peut être les deux prières que le fidèle pratique en fin de journée après avoir célébré la prière du soir (‘Icha). Ces mots sont ici mentionnés pour rappeler de célébrer la prière de jour (toutes les prières se célèbrent par deux unités de prières (chaf’ voulant dire pair) comme de nuit (le witr qui veut dire impai peut être compris comme étant la dernière prière de nuit).
Les savants voient aussi dans ce jurement par les chiffres pairs et impairs une invitation à se souvenir de la création d’Allah qui a tout créé par couple (chaf’)et à se rappeler de Lui L’Unique, Le Créateur (Witr).
Le chaf’ serait aussi ce monde, composé de jours et de nuits, et le witr serait le Jour du Jugement.
La croyance de l’une des interprétations doit être comprise et admise avec l’autre.
La nuit qui disparaît, encore un moment privilégié où le recueillement est recommandé par Allah, où l’être humain devrait savoir tirer profit des enseignements que le Seigneur lui apporte. Les deux moments de la journée propices au recueillement que sont l’aube et la nuit nous appellent à reconnaître que les Hommes ont peut-être le contrôle sur eux-mêmes, ou certains aspects de leur vie, mais qu’ils ne l’ont pas sur la nuit qui s’échappe pour laisser place au jour qui se lève.
Il est beau de voir comment, et c’est l’interprétation des savants, dans sourate Al Ghashiya, Allah a sermonné les mécréants par ce en quoi ils ne croyaient pas. Et puisqu’ils ne croyaient toujours pas, Il les sermonne dans cette sourate Al Fajr par ce qu’ils observent tous les jours : le temps qui passe !
Lorsqu’Allah, Glorifié soit-Il, demande au prophète Mohamed, paix et salut sur lui, d’observer, Il ne le demande pas qu’à lui. Le prophète est un avertisseur qui récitait devant le peuple mecquois. Donc ils écoutaient. Il était le véhicule de la Parole d’Allah vers les Hommes.
Allah demande de se rappeler ce qui arriva au peuple des ‘Ad. Ils étaient riches, puissants et forts mais cela n’a pas empêché Allah de les détruire.
Ibn Kathir commente en disant que les ‘Ad et les Thamoud étaient des peuples arabes connus pour leur force et leur constructions monumentales. En rappelant ces peuples et leurs histoires, Allah indique aux mecquois quelque chose de concret qu’ils peuvent voir en voyageant vers ses villes anciennes en ruines.
Les mecquois, quand à eux, n’ont pas de monuments identiques, ni de puissance physique pareille. Les punir ne serait pas plus compliqué pour le Créateur.
Le lien qu’il y a entre les trois peuples cités, les ‘Ad, les Thamoud et le peuple de Pharaon, est multiple:
Ceci est un avertissement de la part d’Allah pour les mecquois (et toutes personnes qui s’enorgueillit). Ils écoutaient et que voyaient-ils ? Le prophète ne représentait pas pour eux de menace. Alors ils se sont enflés car le prophète ne les impressionnait pas.
De manière générale, quand on se rebelle cela représente un signe évident que l’on s’enorgueillit contre Allah. Ainsi la punition est que la turpitude finit par régner, les maux augmentent dans les pays. La cause de la plupart des maux est l’orgueil et les résultats sont la corruption et la turpitude sur Terre.
Mais Allah est aux aguets. Il voit tout et observe aussi, Gloire à Lui.
Dans ces passages de la sourate Al Fajr, Allah nous décrit l’épreuve de l’homme. Il y a en arabe plusieurs mots différents pour désigner l’épreuve, le test d’Allah. Il y a le mot “mtihan” qui veut dire éprouver sans causer de peines, de souffrance. Puis il y a “bala” qui est le test avec difficultés et enfin “ibtila” qui est la pire épreuve. Pourtant de cette épreuve peut aussi résulter une source de bien avec l’occasion de faire sortir le meilleur de soi.
Quand Allah nous honore, offre le prestige et ses bienfaits, c’est aussi une épreuve très dure. Avoir beaucoup est parfois un test très difficile car le problème à résoudre lors de cette épreuve sera notre comportement face à ce surplus. Comment allons-nous nous comporter avec tout ça ?
Parfois cela conduit au manque de reconnaissance et au manque de patience. Et le pire des résultats est l’arrogance. La plupart des gens puissants sur Terre disent “Allah m’a tout donné”. Même en mentionnant Allah cela est fait avec arrogance.
Et si Allah diminue leurs biens ils désespèrent.
Dire “ Allah m’a humilié” signifie que l’on se plaint de Lui, que l’on commence à nourrir de la colère contre Lui. Le fait de se plaindre amène à l’arrogance. Ce qui compte finalement n’est pas ce que l’on possède ou pas mais de faire attention à ne pas oublier d’où cela nous vient pour ne pas tomber dans la rébellion et l’arrogance.
Ce sont les défauts des Hommes et de leurs comportements face aux nécessiteux, face aux orphelins, et face à l’héritage, qui représente les lois d’Allah, qui est décrit dans ce passage.
Allah ne mentionne pas le fait de donner à manger aux orphelins mais aux nécessiteux. L’orphelin est quelqu’un qui n’a pas juste besoin de manger. Ce sont des personnes qui n’ont pas de soutien. Ce n’est pas juste le nourrir qu’il faut mais l’honorer !
Une analyse de notre personnalité et de nos comportements est donc attendue car ne pas donner à manger aux nécessiteux, ne pas honorer l’orphelin c’est aimer l’argent autant, voire, plus que le Seigneur. C’est le chemin de l’orgueil.
Allah dans les passages précédents a décrit comment Il a puni les mécréants qui se pensaient puissants. Maintenant Il mentionne Sa Puissance à Lui.
Le Jour où l’Enfer sera là, tous se rappelleront de tout et auront des regrets. Ce jour-là ils se rappelleront que cette vie n’est que temporaire et souhaiteront retourner désespérés de ne pas avoir investi dans leur Vraie Vie.
Ce qui est frappant est le message adressé par Allah à tous les croyants quels qu'ils soient. En lisant le Coran, on peut observer qu’Allah s’adresse spécifiquement à chacun de nous en parlant de “nafs moutma inah”. Une manière de nous dire que le Coran ne parle pas que de messages anciens ou de rébellions.
L’imam Cha’rawi, paix à son âme, disait que celui qui est une âme apaisée sur Terre c’est pour lui le signe qu’il est un serviteur d’Allah sincère. Quels sont ces signes ?
A la fin de la sourate, la promesse de retourner vers Allah apaisée est donnée. C’est une promesse qui est offerte à ceux qui aspirent à devenir des rapprochés d’Allah. Malgré tous les problèmes ou épreuves qu’ils rencontreront dans leur vie, ils se sentiront toujours apaisés à l’idée de revenir à leur Seigneur le Jour de la Résurrection. Ils sont déjà apaisés à l’idée de Le rencontrer un jour.
Ils ont la promesse de retourner vers Allah, parmi ses prophètes et serviteurs et d’entrer Son Paradis.
C’est un message personnel à l’encontre de tout lecteur, tout croyant qui aspire à Le rencontrer.
Sources Nouman Ali Khan
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1 Wa Al-Fajri
2 Wa Layālin `Ashrin
3 Wa Ash-Shaf`i Wa Al-Watri
4 Wa Al-Layli 'Idhā Yasri
5 Hal Fī Dhālika Qasamun Lidhī Ĥijrin
6 'Alam Tara Kayfa Fa`ala Rabbuka Bi`ādin
7 'Irama Dhāti Al-`Imādi
8 Allatī Lam Yukhlaq Mithluhā Fī Al-Bilādi
9 Wa Thamūda Al-Ladhīna Jābū Aş-Şakhra Bil-Wādi
10 Wa Fir`awna Dhī Al-'Awtādi
11 Al-Ladhīna Ţaghaw Fī Al-Bilādi
12 Fa'aktharū Fīhā Al-Fasāda
13 Faşabba `Alayhim Rabbuka Sawţa `Adhābin
14 'Inna Rabbaka Labiālmirşādi
15 Fa'ammā Al-'Insānu 'Idhā Mā Abtalāhu Rabbuhu Fa'akramahu Wa Na``amahu Fayaqūlu Rabbī 'Akramani
16 Wa 'Ammā 'Idhā Mā Abtalāhu Faqadara `Alayhi Rizqahu Fayaqūlu Rabbī 'Ahānani
17 Kallā Bal Lā Tukrimūna Al-Yatīma
18 Wa Lā Taĥāđđūna `Alá Ţa`āmi Al-Miskīni
19 Wa Ta'kulūna At-Turātha 'Aklāan Lammāan
20 Wa Tuĥibbūna Al-Māla Ĥubbāan Jammāan
21 Kallā 'Idhā Dukkati Al-'Arđu Dakkāan Dakkāan
22 Wa Jā'a Rabbuka Wa Al-Malaku Şaffāan Şaffāan
23 Wa Jī'a Yawma'idhin Bijahannama Yawma'idhin Yatadhakkaru Al-'Insānu Wa 'Anná Lahu Adh-Dhikrá
24 Yaqūlu Yā Laytanī Qaddamtu Liĥayātī
25 Fayawma'idhin Lā Yu`adhibu `Adhābahu 'Aĥadun
26 Wa Lā Yūthiqu Wathāqahu 'Aĥadun
27 Yā 'Ayyatuhā An-Nafsu Al-Muţma'innahu
28 Arji`ī 'Ilá Rabbiki Rāđiyatan Marđīyahan
29 Fādkhulī Fī `Ibādī
30 Wa Adkhulī Jannatī